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GR10.fr - La grande traversée des Pyrénées
1 juin 2011

E5-J31

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jour31

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De Siguer à Gestiés

Alors que l'obscurité enveloppe encore Siguer, nous prenons la route à 6h00 précises. Nos compagnons de chambre, toujours emmitouflés dans leurs couvertures, sommeillent paisiblement, ignorant notre départ discret. La douceur de l'air accompagne nos premiers pas, bien que l'atmosphère reste aussi chargée d'humidité que la veille. Les lueurs de l'aube peinent à percer, mais nous guidant avec assurance, elles nous permettent de gravir les pentes raides sans encombre. Avant même que les cloches de Gestiès ne sonnent la septième heure, nous marquons notre arrivée dans le village, prêts à embrasser une nouvelle journée.

       

 

De Gestiès au col de Gamel

Peu après avoir quitté Gestiès, le relief se dresse devant nous, exigeant une ascension abrupte vers le col de Gamel. Le chemin serpente entre d'anciennes granges, témoins silencieux d'une époque révolue. Ces structures abandonnées évoquent une étrange sensation d'une cité perdue, rappelant les légendaires cités des Incas, englouties par la nature. En marchant, on pourrait croire que ces lieux jadis animés par des hommes et des bêtes ont été abandonnés à une force irrésistible : la nature. Elle reprend inexorablement ses droits, et sous l'impulsion de la végétation, même les plus robustes murs de pierres semblent vaciller, menaçant de s'écrouler sous la poussée des racines. Finalement, le col de Gamel se dévoile à nous. Même si les nuages nous enveloppent toujours, nous savourons le privilège d'overlook une vallée, immergée dans un épais manteau de brume, s'étendant à perte de vue.

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Du Col de Gamel au col de la Lène

Les étendues boisées du Col de Gamel s'effacent pour laisser place à de vastes prairies verdoyantes. Notre progression vers le col de la Lène est sereine, se déroulant sur une pente douce et constante. Curieusement, nous marchons comme suspendus entre deux mondes : sous nos pieds, les brumes de la vallée s'éparpillent, donnant naissance à d'innombrables nuages floconneux, tandis qu'au-dessus, un voile nuageux épais et uniforme nous prive du ciel azuré. Notre route, un sentier frais et direct, nous guide vers le pla de Montcamp. Il y a une légèreté dans l'air, et notre humeur s'illumine. En dépit des nuages, ce panorama a le don de nous enchanter !

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Du col de La lène vers le Pla de Montcamp

Au fil de notre ascension, nous pénétrons progressivement dans l'épaisseur du manteau nuageux qui nous surplombe. En un instant, nous sommes engloutis par un voile brumeux, comparable à une purée de pois dense. Atteignant le sommet à 1900 mètres, nous nous accordons un moment de pause, captivés par la douceur du relief qui s'étend devant nous. L'ambiance est presque irréelle : un silence profond, pas la moindre brise, et la brume nous entoure telle une étreinte chaleureuse. De temps en temps, des éclats fugitifs du soleil filtrent à travers, apportant une douce chaleur à l'air ambiant. Patientant dans cet écrin de mystère, nous espérons, presque sans conviction, un spectacle grandiose. Et alors que l'espoir semble s'évanouir, un phénomène magique se produit : les nuages se déchirent soudainement, révélant une mer cotonneuse sous nos pieds, et offrant à nos yeux émerveillés les sommets lointains. Face à cette vision époustouflante, nos cœurs débordent d'une joie immense et d'un émerveillement renouvelé.

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Du Pla de Montcamp à la cabane de Courtal Marti

Après notre descente du sommet, nous faisons route vers la cabane de Courtal Marti, envisageant une pause bien méritée de plus de deux heures. Malgré sa taille réduite, ne pouvant accueillir que deux personnes, cette cabane regorge de surprises. À l'intérieur, une variété de victuailles et de boissons nous attend, généreusement fournies par Fabrice du gîte de Siguer. Il repose sur la confiance et l'intégrité des randonneurs, espérant qu'ils régleront leurs consommations lors de leur passage au petit gîte de Siguer ou au refuge de Rhule. Un témoignage de la solidarité montagnarde et de la confiance entre voyageurs.

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 De la cabane de Courtal Marti à la jasse de Sirbal

Nous entamons notre descente vers la jasse de Sirbal sous un ciel plombé et une atmosphère lourde. En contrebas, un paisible troupeau de vaches nous observe de loin, contrastant avec notre rythme pressé. Le temps capricieux nous met sur le qui-vive ; les signes précurseurs d'un orage imminent nous poussent à avancer sans tarder. Devant nous, une montée robuste de plus de 350 mètres nous défie. Une nouvelle aventure s'annonce !

 
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De la jasse de Sirbal au  col de Sirmont

La progression vers le col de Sirmont se révèle laborieuse et éprouvante. Bien que le dénivelé ne soit que de 350 mètres, la nature abrupte du sentier, grimpant sans détours la montagne, accentue son exigence. Alors que nous parvenons enfin au col, le ciel gronde de mécontentement. Ces tonnerres lointains réveillent notre énergie et nous incitent à ne pas nous attarder. La descente s'impose d'elle-même. Et voilà, sans surprise, les premières gouttes de pluie qui nous saluent.

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Du Col de Sirmont à la cabane des Clarans

À mesure que nous progressons en descente, l'intensité de l'orage s'accroît. Les trombes d'eau s'abattent sur nous, accompagnées du rythme tonitruant du tonnerre. Malgré nos ponchos, la descente précipitée se transforme en course effrénée contre les éléments. Haletants et trempés jusqu'à la moelle, nous atteignons enfin la cabane des Clarans. Avec un soulagement mêlé d'appréhension, nous découvrons qu'elle est inoccupée. Épuisés et douchés par la pluie, la simple idée de réaliser nos tâches habituelles – se laver, allumer un feu, préparer le repas – semble être un défi colossal.

 
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Nuit à la cabane des Clarans

Armés de courage, nous avons puisé de l'eau du torrent voisin malgré la pluie torrentielle. Bien qu'elle soit trouble et glaciale, elle nous offre la chance de nous laver. À l'intérieur de la cabane, la chaleur du feu nous revigore, apaisant nos muscles endoloris. Alors que la pluie persistante martèle le toit, le doux crépitement des flammes nous berce, évoquant une ambiance cocooning. L'idée de s'endormir au chaud et à l'abri nous emplit d'une gratitude immense.

Mais alors que nous sommes sur le point de succomber au sommeil, de petits bruits furtifs nous arrachent à notre torpeur. Nos nouveaux colocataires, les loirs, semblent avoir décidé de participer à nos aventures nocturnes. Heureusement, j'avais anticipé de tels désagréments avec mes bouchons d'oreille. Nico, lui, n'aura pas cette chance. Il semble que la nuit, bien que confortable, sera également ponctuée d'une symphonie de petites pattes et de crépitements. Tout compte fait, ces instants de complicité avec la nature nous rappellent pourquoi nous avons entrepris cette randonnée : pour les surprises, les défis et les souvenirs inoubliables.

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Au petit matin

L'aurore se lève sur un ciel menaçant, bien plus sombre que la veille. Le tonnerre rugit en écho, comme un rappel à la prudence. Face à la furie de la nature, nous réalisons que poursuivre notre quête pourrait s'avérer dangereux. L'enthousiasme et l'aventure ont leurs limites, et il est parfois nécessaire d'écouter la voix de la raison.

Marcher sur des crêtes élevées sous un orage n'est pas une option envisageable. Ainsi, malgré notre désir ardent de terminer cette randonnée, nous décidons de marquer une pause, non sans la promesse de revenir sous de meilleurs auspices.

Il nous reste encore 35 kilomètres à parcourir jusqu'à Mérens-les-Vals, mais nous choisirons une période plus clémente. En attendant, nous entreprenons la marche vers le village des Cabannes, à une dizaine de kilomètres de là. Une fois sur place, un train nous conduit à Foix, où notre fidèle véhicule nous attend, prêt à nous abriter de la tempête et à nous ramener à une sécurité temporaire. La montagne sera toujours là, patiente, nous offrant une autre chance de terminer ce voyage.

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