GR10.fr - La grande traversée des Pyrénées

La grande aventure de la traversée des Pyrénées via le gr10, vous en aviez rêvé? Alors, faites-le! Ce site vous aidera à préparer votre itinéraire, matériel et alimentation. Il contient également le récit complet des 41 jours de marche de Eric et Nicolas.

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jour8

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"On va par là"

départ du Gîte Logibar

Le jeudi 24 août 2006, avec une discrétion presque monastique, nous nous glissons hors de notre chambre à 6h30 du matin, attentifs à ne pas perturber le sommeil de nos voisins. La cuisine du gîte est silencieuse et vide lorsque nous prenons notre petit-déjeuner. À 7h30, alors que nous franchissons le seuil de Logibar, un autre pensionnaire, visiblement encore engourdi par le sommeil, nous jette un regard flou. Nous lui offrons un salut silencieux, un simple geste de la main suffisant pour communiquer nos adieux.

À l'extérieur, le ciel couvert dresse un tableau sombre, tandis que le sol humide témoigne des averses nocturnes. Malgré cette atmosphère maussade, nous entretenons l'espoir que la météo se montrera clémente pour le reste de notre périple.

       

du Gîte Logibar au Col de  Kurutché

À peine avons-nous quitté l'enceinte du gîte que nous sommes accueillis par une montée abrupte. La végétation environnante est gorgée d'eau, et de minces filets d'eau dévalent le flanc de la montagne, comme des éclaireurs de la pluie à venir. La progression vers le col est méticuleuse, rythmée par les transformations du paysage. Le ciel nuageux persiste à jouer les trouble-fêtes, incitant en nous une certaine urgence à franchir le col avant l'arrivée inévitable de la pluie.

À environ 300 mètres du col, nous repérons un couple de randonneurs progressant dans la même direction que la nôtre. Inspirés par un nouvel objectif, nous accélérons le rythme pour les rejoindre. Une fois au sommet, les présentations sont vite faites. Ils sont Bretons et partagent notre amour de la marche en pleine nature. Après une discussion enrichissante qui s'étire en longueur, nous décidons finalement d'entamer ensemble la descente.

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"montée bucolique"

 

 

0480___1
"montée tranquille"
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"reliefs doux"

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"Manech à tête noire"
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"tient, un troupeau de vavaches"

 


"vers le col de Kurutché"

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"contraste de paysage"
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"brebis à flanc de montagne"

du Col de  Kurutché aux Gorges de Kakoueta

Conscients que le ciel menaçant ne tiendra pas ses promesses de clémence beaucoup plus longtemps, nous choisissons de nous arrêter pour déjeuner peu après avoir franchi le col. Nos nouveaux amis bretons, Fredo & Fredo, optent pour poursuivre leur chemin en direction de Saint-Engrâce. À peine notre pause déjeuner terminée, les premières gouttes de pluie nous contraignent à enfiler nos ponchos, conférant à notre allure un air tout droit sorti du cinquième élément.

La descente vers les Gorges de Kakouéta est prolongée et en partie réalisée sur un chemin empierré, puis sur la route. Heureusement, plus nous descendons, plus le climat semble vouloir s'adoucir. La vallée de Saint-Engrâce dévoile un paysage verdoyant, qui contraste étonnamment avec l'effervescence touristique que nous découvrons à l'approche des gorges. Nous sommes quelque peu déçus de constater que cet écrin naturel est devenu un objet de commerce, nécessitant un droit d'entrée.

Malgré notre tentative d'entrer sans payer par un chemin dérobé, nous nous retrouvons face à un passage presque infranchissable qui finit par nous faire perdre notre temps — une leçon apprise, si l'on peut dire, à la dure.
 

0497
"descente vers st Engrace"

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"Crevant mais trop cool le GR10"

   

Des Gorges de Kakoueta à Ste Engrâce

Nous suivons la route départementale en direction de Saint-Engrâce, et très vite, nous ressentons le frottement inconfortable du goudron sous nos pieds fatigués. La marche sur cette longue étendue asphaltée semble interminable, et l'anticipation de notre arrivée devient de plus en plus pressante.

Après une heure de marche qui nous a semblé éternelle, nous atteignons enfin la pittoresque église de Saint-Engrâce. Nous décidons de marquer une pause prolongée pour savourer un verre rafraîchissant, acheter quelques fruits locaux comme des tomates et du melon, et prendre le temps de visiter cette remarquable église du XIe siècle.

À notre grande surprise, en rejoignant le gîte d'étape, nous retrouvons plusieurs visages familiers croisés précédemment à Logibar. Parmi eux, Fredo et Fredo, nos amis bretons, sont également là. Ce moment de retrouvailles imprévues ajoute une touche conviviale à la fin de cette journée éprouvante.

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"Eglise du XIème de St-Engrace"

 

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"Le chat le plus heureux du monde"
0513
"Gite d'étape de Logibar"

0524
"coeur de l'église"
0506
"Les gorges de ..."

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"Aux confins du Pays Basque"

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"dans les gorges d'Arphidia"

De St-Engrâce au Bivouac des Frédos

Revigorés par notre longue pause à Saint-Engrâce, nous ressentons une certaine urgence à prendre de l'avance en prévision de la journée difficile qui nous attend demain. Nous entamons donc la montée en direction de La Pierre Saint-Martin, les yeux ouverts pour un potentiel site de bivouac.

Il s'avère que Fredo et Fredo, les randonneurs bretons, ont eu la même idée. Nos chemins se croisent de nouveau alors que chacun explore les alentours à la recherche d'un site approprié. Après avoir franchi les gorges d'Arphidia, marquant la frontière entre le Pays Basque et le Béarn, nous atteignons une intersection entre le GR10 et un sentier montagneux. Là, nous trouvons un terrain plat qui semble avoir été créé dans le seul but de nous accueillir pour la nuit.

Ce soir-là, l'atmosphère est particulièrement chaleureuse. Nous partageons un feu de camp avec les "Fredos", échangeons des histoires de randonnées et savourons ensemble un repas simple mais délicieux. Le crépitement du feu et les rires résonnent dans l'obscurité, apportant un sentiment d'unité et de contentement qui clôture magnifiquement cette journée.

Alors que les flammes du feu de camp s'assombrissent et que le ciel nocturne commence à se parsemer d'étoiles, nous prenons un moment pour apprécier la magie de l'instant. Nous nous sentons à la fois fatigués et extrêmement gratifiés. La présence des "Fredos" ajoute une dimension sociale et amicale à l'aventure, transformant ce qui aurait pu être une simple nuit en pleine nature en une expérience de camaraderie mémorable. Le sommeil nous gagne finalement, mais il est de ces nuits où l'on se couche avec un sourire, conscients de la rare beauté de la vie.


b_arn
"Ici nous entrons en Béarn"

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"la végétation est trés dense"

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"Frédo& Frédo, Nico et Eric"