"Marquage à la limite du parc national des pyrénées"

Lac d'Estaing

Mardi 31 juillet 2007, c'est le quatrième jour de notre troisième étape, et nous avons déjà parcouru plus de 62 kilomètres. Comme les jours précédents, cette journée commence tôt. La noirceur règne encore quand nous savourons notre petit déjeuner, entourés par la quiétude d'un camping encore endormi et désert. Nous laissons derrière nous ce havre de paix sous un ciel étoilé qui, peu à peu, s'efface pour laisser entrevoir une clarté naissante à l'horizon, précurseur de l'aube imminente.

du  Lac d'Estaing au col d'Ilhéou

L'ascension en direction du col d'Ilhéou est longue et s'effectue à un rythme mesuré, lentement, mais de manière assurée. Depuis le lac d'Estaing, notre parcours nous fait passer de 1100m à 2227m d'altitude. Nous avions anticipé ce défi avant de nous mettre en route et nous nous y étions préparés en conséquence. Au fur et à mesure que nous gravissons, nous alternons entre pauses pour nous hydrater, pauses pour nous ravitailler et périodes de marche à allure modérée. Nous avançons sous l’ombre bienveillante de la montagne et sommes reconnaissants de réaliser cette montée dans la fraîcheur de l’aube. Accomplir cette même ascension sous le soleil de plomb doit être éprouvant ! Nous rencontrons peu de randonneurs en chemin, tous semblant prendre la direction opposée. Arrivés au col d'Ilhéou, le soleil, devenu ardent, nous accueille.

"En route vers le col d'Ilhéou"

du col d'Ilhéou à Cauterets

Nous entreprenons la descente avec enthousiasme vers Cauterets, lieu où, il y a deux ans, nous avions effectué un bref périple de trois jours sous tente, en préparation de cette ambitieuse aventure. Notre route nous fait longer le lac d’Ilhéou, près duquel se dresse, isolé, un gîte d'étape au cœur d'un environnement minéral. Le temps est clément, la chaleur agréable et le ciel arbore un bleu azuréen. Une seule envie nous anime : atteindre Cauterets avant midi pour nous approvisionner en pain et fruits. Nous dévalons le trajet avec une euphorie palpable jusqu’à la ville, au point d’y faire notre entrée en trottinant à travers les faubourgs de cette magnifique cité thermale. Un arrêt incontournable s'impose à l'épicerie locale et à la boulangerie, suivi d'une pause régénératrice aux thermes de Pauze…

"Cauterets niché au coeur de la montagne"

"A Caoutares tout que garech"
"A Cauterets, on guérit de tout"

Le village s'appelait auparavant "Cauterez" "caoute" qui veut dire chaud en patois.
Du latin "caldarium, caddéria" = étuve, chaudron,chaudière.
Du gascon "cataourès" = source d'eau chaude.

de Cauterets à La Raillère

Le sentier de promenade s'étirant de Cauterets à La Raillère est idéal pour une revitalisation des jambes après une agréable sieste estivale ! Les panoramas y sont invariablement à couper le souffle, et l'ombre protectrice des arbres nous prémunit contre les ardents rayons du soleil. Naturellement, nous croisons un nombre considérable de randonneurs et de flâneurs.

"pose repas sur les hauteurs de Cauterets"

"une pause repas bien méritée"

"C'est reparti tranquille..."

"...vers la raillère"

"Vue du chemin des cascades"

de  La Raillère au Pont d'Espagne

Comme son nom le suggère, le Sentier des Cascades, qui relie La Raillère au Pont d'Espagne, sillonne le long d’une myriade de cascades, chacune apportant un rafraîchissement plus bienvenu que la précédente. « Excusez-moi ! Bonjour ! Excusez-moi ! Bonjour », il y a tellement de monde que nous ne savons plus où poser notre regard. Nous sommes impatients d’atteindre le Lac de Gaube où la tranquillité nous attend. Une fois arrivés au Pont d’Espagne, un bar nous accueille. Quoi de mieux qu’une bonne bière pour retrouver des forces ? Attention toutefois ! Si vous commandez une demi, spécifiez bien « petit format », et non « normal », sinon vous recevrez la « distinguée ». Pas moins de ½ litre de bière par personne !...

"Encore des cascades..."

"..."

"..."

"Une distinguée = 1/2 litre de bière "

"par personne... Allez courage!"

du Pont d'Espagne au Lac de Gaube

Nous conquérons les derniers 300 mètres de dénivelé aussi promptement que nos bières. Sous l'effet euphorisant et léger de l'alcool, nous nous retrouvons sans tarder au Lac de Gaube. Le majestueux Vignemale se dissimule au fond de la vallée, vers le sud. Demain, nous irons à sa découverte.

"montée finale sur le lac de gaube"

"Arrivée au lac de gaube"

"au lac de Gaube, enfin le repos"

Bivouac au Lac de Gaube

Comme anticipé, sur la rive sud du Lac de Gaube, nous dénichons un emplacement de bivouac idyllique. Étant en plein cœur d'un parc naturel, il est formellement interdit d'y allumer un feu. La nuit s'avère surprenamment douce et paisible...

Après une journée marquée par des montées ardentes et des descentes euphorisantes, trouver un tel havre de paix semble presque irréel. C'est dans cet écrin de nature préservée que le sommeil vient envelopper nos corps épuisés, offrant à nos esprits l’occasion de flâner dans le royaume des songes, où les montagnes sont douces et les lacs, éternellement paisibles. La sérénité du lac se répercute en nous, faisant de cette nuit un moment hors du temps, où seul le murmure discret du vent vient caresser nos oreilles.

"bon allez, va falloir se laver maintenant"