E4-J21
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de Bagnères de Luchon à Sode Le mercredi 6 août 2011, dès 6h15, nous plions bagage sous un ciel immaculé, promettant une journée ensoleillée. L'air frais du matin nous enveloppe alors que nous entamons notre ascension vers Sode, perché à 900m d'altitude. Les portions de route sous nos pieds semblent s'intensifier avec chaque pas, exerçant une pression désagréable sur nos pieds et les pentes se révèlent exigeantes pour nos jambes encore endolories de la veille. Alors que le jour se lève, nous pénétrons dans un village pittoresque, figé dans le temps. Sode, avec ses bâtisses centenaires en pierre, dégage un charme authentique. Ses ruelles étroites et escarpées serpentent entre les maisons, témoignant d'un passé riche. L'atmosphère y est sereine ; pas un bruit, pas une âme qui vive. Dans ce respect tacite du repos des villageois, nous traversons ce hameau endormi en émettant à peine un chuchotement. |
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de Sode à Artigue L'ascension se corse, les pentes s'avérant plus redoutables au fur et à mesure de notre progression. Alors que le soleil entame sa lente ascension, baignant les sommets alentours d'une douce lumière dorée, une chaleur croissante nous enveloppe. La sueur perle à notre front, et la nécessité de trouver une source d'eau se fait de plus en plus pressante. Notre route nous mène à travers de charmants sentiers bordés de murets en pierre, offrant une ombre bienvenue. Et c'est avec un certain soulagement que nous débouchons sur la placette d'Artigue. Au centre, une fontaine abreuvoir s'offre à nous comme une oasis. Rapidement, nous nous employons à remplir nos gourdes, y ajoutant un cachet de désinfection pour assurer la potabilité. Avant de reprendre notre marche, nous nous accordons un moment pour admirer l'architecture locale. Une maison en particulier attire notre regard : elle arbore un toit de chaume, témoignage vivant des techniques ancestrales. Ces couvertures, devenues rares, sont peut-être en voie de disparition à cause du coût élevé que requiert leur réalisation par des artisans spécialisés. |
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De la cabane de Sauners au pic de Bacanère La chaleur est intense et l'air, rare. La pente s'élève abruptement, nous imposant de zigzaguer le long des courbes de niveau. Nous ne sommes pas seuls dans cette aventure : quelques randonneurs partis d’Artigue, tout comme nous, ont également choisi l'ascension du pic de Bacanère, qui culmine à 2193 mètres. Avant d'atteindre le sommet, notre sentier se fait plus doux, serpentant sur une crête qui nous mène paisiblement vers le sommet arrondi du pic. Tout le long, les bornes frontières témoignent de la limite entre la France et l'Espagne. Contrairement à certaines crêtes alpines plus escarpées, celles de Bacanère sont remarquablement larges et arrondies, offrant une marche sans risque d'une chute accidentelle. Nous parvenons au sommet juste au moment où le soleil est à son zénith, irradiant la montagne de sa chaleur implacable. Nous nous accordons une pause repas, cherchant refuge sous l'ombre éphémère des quelques nuages et profitant d'une légère brise venue du sud-ouest pour nous rafraîchir un tant soit peu. Au-dessus de nous, de majestueux vautours fauves planent, exploitant les courants thermiques pour leur ballet aérien. Après une heure de détente, repus et ressourcés, avec notre tente désormais sèche, nous nous sentons prêts à continuer notre aventure. |
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du pic de Bacanère à la cabane d’Artiguessans Après avoir quitté le pic, nous suivons le relief des crêtes en direction du col d’Esclo d’Aou. C'est à partir de cet endroit que nous commençons notre descente vers la vallée de Fos. À mi-chemin, nous faisons un rapide inventaire de nos réserves : un seul litre d'eau pour un trajet estimé à plus de trois heures. L'incertitude plane quant à notre lieu de bivouac pour la nuit. Bien que nous ayons pris de l'avance sur notre itinéraire prévu, l'idée de passer la nuit au camping de Fos ne nous séduit guère. Un coup d'œil à la carte révèle la présence de trois cabanes sur notre route descendante. Notre décision est prise : ce sera la cabane du milieu pour notre halte nocturne ! Toutefois, cette décision est conditionnée par la nécessité de trouver de l'eau en chemin. Malgré le paysage aride qui s'étend devant nous, la chance nous sourit : une petite source se dévoile non loin du sentier. Et comme pour couronner notre chance, un peu plus loin, un torrent vigoureux s'offre à nous. Face à cette eau fraîche et tumultueuse, la tentation est trop grande : il est temps pour une pause baignade ! |
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A la cabane d’Artiguessans Le cadre est idyllique et la soirée est encore jeune. Nous nous attelons à nous installer confortablement dans cette cabane qui sera notre gîte pour la nuit. Rapidement, une table est dressée, une banquette est sortie et, dans l’air montagnard, flotte bientôt l’arôme anisé du pastis. Les cacahuètes accompagnent parfaitement ce moment de détente. L'horloge indique 17h, un peu tôt pour un apéritif peut-être, mais la montagne a ses propres règles. Nous sommes à l'aise, nous laissant porter par nos réflexions et la sérénité du lieu. C'est alors qu'une réalisation soudaine perturbe notre tranquillité. Nico, les yeux écarquillés, s’exclame : « J’ai laissé la clé de ma voiture dans la tienne ! » Une pause s'ensuit. « Attends... tu veux dire que la clé du véhicule stationné à notre point d'arrivée est dans l'autre voiture, celle que nous avons laissée au départ, à cinq jours de marche d'ici ? » La gravité de la situation nous frappe. Il va nous falloir réfléchir à une solution, et vite. |
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