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GR10.fr - La grande traversée des Pyrénées
30 mai 2011

E6-J33

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À Mérens-les-Vals

Samedi 31 juillet 2010 marque notre retour sur l'emblématique GR10. C'est le début de notre sixième et ultime étape, qui en l'espace de 9 ou 10 jours, doit nous mener de Mérens-les-Vals jusqu'à Banyuls, avec pour final, une immersion les pieds dans l'eau méditerranéenne. À 7h00, sous un ciel d'un bleu éclatant, nous quittons Mérens, anticipant une journée radieuse. Gonflés d'enthousiasme, nous amorçons notre trajet. Cependant, les premières montées réveillent rapidement les douleurs dans nos jambes. Conscients de ce défi, une pointe d'inquiétude nous habite alors que nous entamons l'ascension ardue en direction du Porteille des Bésines.

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De Mérens-les-Vals au Porteille des Bésines

Quelques instants après notre départ, malgré le poids conséquent de nos sacs, oscillant entre 24 et 25 kilos, une certaine assurance s'installe en nous : nos jambes tiendront le coup. Progressant en altitude, le clocher de l'église romane s'érige fièrement à l'horizon, suivi de près par les emblématiques sources sulfureuses de Mérens-les-Vals. À cette heure matinale, il est cependant trop tôt pour en apprécier pleinement les vertus. La route vers le Porteille des Bésines, quoique familière, révèle son lot de défis. Mais, après tout, nous sommes en Ariège, le territoire des défis rocheux ! Au fur et à mesure de notre ascension, les paysages s'offrent à nous, révélant une beauté minérale. Ces montagnes pyrénéennes, que nous affectionnons tant, nous accueillent une fois de plus. Avec un air vif et un soleil resplendissant pour compagnie, la journée s'annonce mémorable.

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Du Porteille des Bésines au refuge des Bésines

La montée abrupte du col, bien qu'éprouvante, s'efface le temps d'une pause bien méritée au Porteille des Bésines. Sur place, nous engageons la conversation avec un randonneur anglais qui partage avec nous les frissons d'une nuit particulièrement froide qu'il a vécue. Cette confidence nous incite à la prudence pour notre prochaine nuit, surtout que nous prévoyons de bivouaquer à une altitude supérieure à 2000 mètres, près du lac des Bouillouses. La descente en direction du refuge des Bésines se déroule sans encombre. Toutefois, conscients des kilomètres et des dénivelés qui nous attendent, nous progressons à un rythme mesuré. Après un passage près du refuge des Bésines et un moment d'admiration du paysage environnant, nous reprenons notre route, énergiquement.

 
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Du refuge des Bésines au Col de Coma d'Anyell

Alors que le zénith approche, notre estomac se rappelle à nous et le soleil, de son apogée, lance ses rayons ardents. La progression se fait exigeante, ponctuée de passages techniques et d'escalades occasionnelles de grands rochers, sollicitant nos mains autant que nos pieds. Cherchant un refuge pour un déjeuner bien mérité, nous trouvons un petit havre au bord d'un gave rafraîchissant. Mais, malgré ce cadre idyllique, un vent frais nous picore et vient gâcher notre quiétude, rendant la perspective d'une sieste délicieuse quelque peu lointaine.

Une heure plus tard, le chemin nous appelle à nouveau. La montée, majestueuse mais ardue, vers le Col de Coma d’Anyell semble s'étirer sans fin, jalonnée de pierres et de rochers. Chaque pas est alourdi par le poids de nos sacs. Pourtant, une fois le sommet atteint, tout effort est récompensé : devant nous se dévoile un panorama époustouflant, marquant notre adieu à l'Ariège et notre entrée dans les Pyrénées orientales. De l'autre côté du col, c'est un tout autre tableau qui se dessine : un vaste plateau aride s'étend à perte de vue, offrant des perspectives profondes et saisissantes.

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Du Col de Coma d'Anyell à l'Étang de Lanoux (Estany de Lanios)

Descendant du col, un sentier sinueux s'offre à nous, serpentant au milieu de vastes prairies alpines qui nous guident doucement vers l'Étang de Lanoux. Son immensité et sa majesté se dévoilent peu à peu, telle une toile grandiose peinte par la nature elle-même. La rareté de la végétation, avec l'herbe rase sous nos pieds et le ciel dégagé au-dessus, est un rappel silencieux de notre altitude élevée. Nous nous trouvons sur le plateau du Capcir, niché dans le cœur battant de la Cerdagne, à une hauteur dépassant les 2000 mètres.

 


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De l'Étang de Lanoux (Estany de Lanios) à la Portella de la Grava

En progressant vers la Portella de la Grava, notre route est ponctuée de rencontres avec d'autres randonneurs. Les salutations fusent de toutes parts, créant une ambiance conviviale et chaleureuse. En cours de route, la cabane de Rouzet attire notre attention. Bien que son extérieur soit quelque peu négligé, l'intérieur nous surprend agréablement par sa propreté. Nous prenons quelques instants pour nous rafraîchir, appliquant une nouvelle couche de crème solaire pour braver le soleil ardent, puis nous reprenons notre marche, guidés par l'appel de la montagne.

       

De la Portella de la Grava au site de bivouac de la Têt

La descente en direction du lac des Bouillouses semble s'étirer à l'infini. Le soleil de la fin d'après-midi, toujours aussi ardent, nous accompagne tout au long du chemin. Nous pouvons ressentir la légère pression de nos pieds qui semblent enfler à l'intérieur de nos chaussures. De discrètes ampoules commencent à se former, témoignant du poids de nos sacs. Cependant, nous poursuivons notre chemin à un rythme serein, embrassant pleinement le voyage.

 
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Au bivouac de la Têt

Après avoir exploré de nombreux sites possibles pour notre bivouac, nous finissons par choisir un endroit pittoresque en bordure de la Têt. Chaque soir de randonnée a forgé notre routine, et c'est avec une efficacité presque chorégraphiée que nous nous attelons à nos tâches habituelles : ériger la tente, rassembler du bois, prendre un moment pour se laver, savourer notre repas, et enfin, s'enrouler dans la douce étreinte de nos duvets. À peine le dernier rayon de soleil a-t-il disparu à l'horizon que la fraîcheur montagnarde s'installe, rappelant les mises en garde de notre compagnon anglais rencontré plus tôt. La haute altitude de notre bivouac ne nous échappe pas ; à 2030 mètres, nous sommes perchés plus haut que jamais auparavant, surpassant même notre précédent record au lac de Gaube.

Cette journée, riche en paysages variés et en défis physiques, se conclut dans un havre de paix en altitude. La Têt murmure doucement à nos oreilles, nous rappelant l'essence même de notre voyage : la communion avec la nature. Malgré la fraîcheur attendue de la nuit, nous sommes enveloppés d'une chaleur intérieure, celle d'une journée bien vécue, d'une mission accomplie et d'un repos bien mérité. Demain, nous poursuivrons notre périple, mais pour l'instant, nous laissons la montagne veiller sur nos rêves.

 
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Commentaires
B
Bonjour, j'ai parcouru le GR7 en totalité, du Ballon d'Alsace à Andorre ce printemps 2011, et j'ai donc croisé le GR10 à la cabane de Rouzet près de l'Estany de Lanos. Des paysages magnifiques.
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