GR10.fr - La grande traversée des Pyrénées

La grande aventure de la traversée des Pyrénées via le gr10, vous en aviez rêvé? Alors, faites-le! Ce site vous aidera à préparer votre itinéraire, matériel et alimentation. Il contient également le récit complet des 41 jours de marche de Eric et Nicolas.

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De la cabane de Bonne-Aygue au sommet du Canigou

Mercredi 4 août 2010, bien décidés à assister au levé du soleil depuis le sommet du Canigou, c’est à 3h00 du matin que le réveil sonne. Nous partons dans la profonde nuit étoilée pour assister au grand spectacle. A la lueur des frontales, nous partons le pas ferme et prudent. La progression de nuit peu éclairée avec un lourd sac à dos n’est pas un exercice facile surtout lorsque le dénivelé est fort et marqué. Nous sommes sans cesse en train de faire des calculs mentaux pour déterminer si oui ou non, nous allons être à l’heure pour le grand spectacle. Nous marchons vite, très vite, peut être trop vite. Nous arrivons au pied du pic de Joffre après plus de 1h10 de marche. Il est 5h00, nous avons déjà gravi plus de 620 m de dénivelés et ce n’est pas fini.

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Du pic Joffre au sommet du Canigou

Il nous reste encore 500 mètres de dénivelés positifs. Si nous voulons arriver avant le levé du soleil au sommet du Canigou, nous devons impérativement les gravir en moins de une heure. Nous posons nos sacs à l’écart du chemin, puis continuons plus léger, d’un pas décidé et plus rapide encore. Le chemin est de plus en plus technique, surtout de nuit à la frontale. Le temps passe et nous nous n’avons pas l’impression d’avancer. Dans le tout petit jour naissant, la masse sombre du pic semble à portée de main mais ce n’est qu’une illusion d’optique. Finalement, nous arrivons 50 min après avoir posé les sacs, alors que le soleil ne s’est pas encore levé. Nous sommes enchantés et heureux de nous retrouver là. L’instant est fort et unique en émotion. Il était inespéré compte tenu des mauvaises conditions météo de ces jours derniers.  Nous réalisons notre rêve de grd’ist, nous retrouver seuls, là haut, perchés entre ciel et terre. Un instant magique hors du temps et de l’espace. Malgré un vent frais qui nous oblige à nous recroqueviller sur nous même, nous profitons du spectacle pendant plus de 1h30.

 
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Du pic du Canigou au refuge des Cortalets

Le soleil est maintenant bien présent, il réchauffe l’atmosphère et nous baigne d’une lumière bienveillante. Nous quittons le pic, heureux, la tête remplie de bonheur et de satisfaction. Nous croisons dans notre descente les premiers randonneurs de la journée. Ils nous regardent d’un air étonné. Ils ne peuvent pas imaginer les instants de plaisirs que nous venons de vivre. Arrivés au refuge des Cortalets, nous décidons de prendre à nouveau un autre petit déjeuner. Nous nous arrêtons au refuge et commandons deux chocolats au lait qui s’avèrent insipides, dégueulasses quoi ! Il ne faut pas rêver ! Nous sommes ici au cœur du « business du grand Canigou ». Les files de 4x4 qui montent sans cesse de la plaine vers le refuge des Cortalets déversent un flot continu de « clients » prêts à payer cher pour vivre la grande aventure du sommet mythique des Pyrénées Orientales. Crevés de notre effort matinal et conscient de la difficulté de la journée à venir, nous décidons de nous mettre à l’écart pour piquer un petit somme bien mérité.

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Du refuge des Cortalets au Ras del Prat Cabrera

Nous descendons le long d’une affreuse piste de terre de caillou et de poussières. Nous croisons toujours et encore ces horribles 4x4 qui nous mettent de mauvaise humeur. Les pieds chauffent, le soleil tape dur. Ouf ! Nous arrivons enfin au terme de la piste. Un petit chemin isolé nous attend maintenant.

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Du Ras del Prat Cabrera l’abri Pinatell

Nous cheminons à flanc de montagne et amorçons une grande descente sur les immenses flancs inférieurs du Canigou. Le chemin alterne entre passages de sous bois, d’éboulis de petits torrents… La descente est bucolique. Nos esprits rêveurs sont encore là haut. Peu à peu le temps se couvre. Au dessus de nous, ceinturant  le sommet du Canigou, de gros nuages se forment. Le temps est frais, absolument idéal pour la marche. Nous ramassons de ci delà quelques cèpes que nous comptons bien cuisiner ce soir à notre prochain bivouac. L’arrivée à l’abri du Pinatell nous offre une belle surprise. Dommage que nous n’ayons pas prévu de passer la nuit ici car la cabane a intégralement été reconstruite. Elle est absolument magnifique. Le temps nous presse, nous reprenons notre chemin.

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De l’abri Pinatell au refuge de l’Estanyol

Nous maintenons une allure constante sur un beau chemin forestier qui suit plus ou moins les courbes de niveau du relief. Nous ne sommes pas pressés d’arriver, nous prenons plaisir à marcher ainsi sans fin. A notre arrivée au refuge de l’Estanyol, nous faisons la connaissance du berger, de son chien et des ses deux canassons! L’homme est particulièrement marginal et sympathique. D’un age certain, il est buriné par le temps. C’est un homme seul, qui par certain cotés fait peur, mais qui finalement parait bien triste à ne partager sa vie qu’avec ses deux pauvres chevaux qui semblent aussi mal en point que lui. Nous discutons plus d’une heure avec lui avant de poursuivre notre chemin.

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Du refuge de l’Estanyol au Col de la Cirère

Plus le temps passe et plus le ciel s’assombri. Arrivés au col de la Cirère, nous aimerions planter la tente mais l’absence d’eau courante et les sourds grondements de l’orage lointain nous en dissuadent rapidement. Les prévisions météo ont annoncées des orages. C’est implacable.

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Du Col de la Cirère au Col de la Descarga

Nous trouvons interminable la descente finale de la journée. Nous n’en pouvons plus. Chaque pas est une épreuve. Nous n’avons pas le courage de nous arrêter au refuge de Batère de peur de ne plus avoir envie de repartir. Une trop longue portion de route goudronnée finie de nous détruire la voûte plantaire. Nous cherchons un long moment un lieu de bivouac acceptable et surtout plat.

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Au bivouac du col de la Descarga

Notre installation y est tardive. Nous avons mis Beaucoup trop de temps à trouver ce lieu. Notre tente est plantée à quelques mètres d’un petit cours d’eau tranquille. Comme d’habitude, chacun de nous sait ce qu’il a à faire. Au menu, ce soir, pluie orageuse, cèpes et soins des pieds meurtris!