GR10.fr - La grande traversée des Pyrénées

du col de la Descarga au Plat del Castellar

Nous quittons notre bivouac à 7h30. Nous sommes marqués par les efforts de la veille. Le temps est agréable mais une lourdeur et une pesanteur ambiante nous rendent la marche laborieuse. Nous entamons une très longue descente vers Arles-sur-Tech que nous souhaitons rallier avant midi. Déjà, le paysage change sensiblement. Nous ressentons l’influence méditerranéenne. Par endroit, le gr 10 passe dans un paysage de garrigues. Chemin faisant, nous ramassons avec plaisir des girolles. Ce n’est pas la première fois que nous trouvons des champignons et pourtant, il y a toujours cette même magie et ce même plaisir de la découverte. A notre arrivée au pla del Castelar, nous découvrons un camp un peu particulier. Un immense tipi se dresse là, tout est calme. Nous traversons un immense camp de gens vivants volontairement ou non en marge de la société. A proximité d’un abri de fortune, certains d’entre eux nous proposent même de nous arrêter boire un café. Nous refusons par manque de temps, mais il faut l’avouer aussi, un peu par peur. Nous ne partageons pas les mêmes valeurs même si nous leur reconnaissons un certain courage du refus de notre société et de ses conventions établies. L’avenir dira si oui ou non ils avaient raison.

Du Pla del castelar au refuge des Vigourats

Au refuge des Vigourats, nous faisons la rencontre de deux jeunes randonneurs qui, partis de Banyuls quelques jours auparavant filent vers Mérens-les-Vals. A travers eux, qui commencent à peine la grande aventure, nous nous revoyons quelques années en arrière, au début de notre périple. Nous sommes heureux pour eux, mais une certaine nostalgie nous envahie. Et oui, plus nous avançons et plus nous nous rapprochons du but ultime.

Du refuge des Vigourats à Arles-sur-Tech

La descente vers Arles-sur-Tech et vraiment longue, très longue. Nous distinguons le bourg d’Arles-sur-Tech loin devant tout en fond de vallée. Peu à peu, cette petite ville de montagne se rapproche… Enfin, c’est vers midi que nous entrons dans ses premières ruelles. Le temps est gris et lourd, il fait chaud, nous nous arrêtons dans un bar et prenons une bonne bière bien fraîche pour soulager notre « peine » ! Le temps de prendre du pain, des fruits frais et des pansements que nous voilà déjà repartis à la recherche d’un endroit tranquille pour y faire note pause repas.

Pique nique à Arles-sur-Tech

Quoi de plus agréable que de cuisiner la cueillette de champignons ramassés le matin même !! C’est le programme du repas de midi. Nicolas nettoie les champignons et je les cuisine. Peu de temps après avoir fini de manger, quelques gouttes se font entendre ! Nous ne nous doutons pas encore de la suite du programme!

De Arles-sur-Tech au coll de Paracolls

Equipés de nos ponchos, c’est l’esprit détendu que nous montons vers le Coll de Paracolls. A peine une dizaine de mètres après notre départ que déjà la pluie est soutenue. La pente est raide. Hors de question de faire demi tour. Arrivés à mi-distance, le grondement sourd et violent de l’orage fait son entrée. La pluie tombe maintenant, elle est forte et continue. Nous  essuyons des trombes d’eau. Les ponchos ne nous protègent plus du tout. Plus nous montons et plus l’orage est fort. Nous cheminons à travers un chemin transformé en véritable torrent. Nous sommes intégralement trempés. Jusqu’au slip ! Le fond de l’air se rafraîchi. Nous n’avons pas d’autre alternative que de passer imprudemment le col sous l’orage et en courant !
Au bout de 2h30 de marche, nous arrivons au col qui par chance, est beaucoup moins à découvert que nous le pensions. C’est au pas de course que nous le franchissons entre deux violents coups de tonnerre.

Du Col de Paracolls au gîte du Mouli de la Paleta

Avec ce temps affreux, la descente vers le gîte d’étape nous semble durer une éternité. Compte tenu des conditions météo extrêmes, nous décidons de loger au gîte ce soir.
Nous filons d’un pas pressé et hâtif. Pas question de traîner sous l’orage. Arrivés à 100m du gîte nous constatons avec stupeur que le petit ruisseau que nous devons franchir à guet s’est transformé en un fort torrent d’eau boueuse infranchissable. Par chance, et grâce à nos cartes précises, nous trouvons la solution. En aval, à environ 500m de là, un petit pont est noté sur la carte. Au bout de ¾ d’heures, une propriété privée, une barrière franchie et la peur de se faire refouler, nous parvenons à rejoindre le petit gîte du mouli de la paleta.

Au Mouli de la Paleta

Nous sommes très agréablement accueillis par les propriétaires du lieu. Nous prenons plaisir à prendre une bonne douche bien chaude ! Nous en profitons aussi pour faire sécher notre linge. Dans la chambrée que nous occupons seuls, nous ne coupons pas à notre traditionnel apéro du soir accompagné de cacahuètes. Nous regardons dehors la pluie tomber en nous disant que nous avons de la chance d’être au chaud. Nous passons ensuite une excellente soirée conviviale à la table familiale.